Sommaire
- Les caractéristiques du guépard
- Colonne vertébrale souple et grandes foulées
- Son alimentation
- Sa reproduction
- Origine et aire de répartition géographique du guépard
- Les menaces qui pèsent sur le guépard
- La protection du guépard
Le guépard est le mammifère terrestre le plus rapide du monde !
Nom scientifique : Acinonyx jubatus
Famille : Félins (Felidae)
CONCU POUR LA COURSE
Le guépard est capable d’atteindre des vitesses supérieures à 110 km/h. en à peine plus de 3 secondes !
CONCU POUR LA VITESSE
Le corps du guépard est svelte, son poids léger (environ 35 à 55 kg), ses pattes sont longues et fines. Poumons et nasaux sont de grande taille afin de favoriser un apport d’oxygène optimal pendant ses vitesses de pointe, le cœur du guépard est lui aussi plus gros que celui des autres grands félins.
Autres caractéristiques : une petite tête, une colonne vertébrale très souple, des griffes semi-rétractiles, une longue queue épaisse et musclée qui lui sert de balancier pour garder l’équilibre lors de virages brusques pris à pleine vitesse. Il est possible également que sa queue serve de repère à ses petits qui tentent de suivre leur mère dans les hautes herbes.
Les caractéristiques du guépard
La taille des guépards
La taille des guépards adultes est comprise entre 66 à 81 cm au garrot pour les femelles et entre 79 à 94 cm au garrot pour les mâles, et de 1,10 à 1,30 m de longueur pour les femelles contre 1,30 à 1,50m de long pour les mâles, auxquels s’ajoutent 65 à 85 cm de queue.
Les animaux adultes pèsent de 21 à 42 kg pour les femelles et de 36 à 72 kg pour les mâles.
Le guépard est un félin tâcheté
A la différence des autres félins tachetés, la robe généralement beige du guépard adulte se caractérise par de simples taches noires sur son pelage.
Jusqu’à l’âge de 3 mois, les petits ont le dos couvert par un « manteau » – poils longs, épais, de couleur gris argenté. Ce manteau leur sert de protection contre la pluie ou le froid, mais aussi de camouflage dans la savane.
Pattes et griffes
Les coussinets du guépard sont durs et moins arrondis que ceux des autres félins.
Ils fonctionnent comme les sillons des pneus de voiture, réduisant les risques de dérapages. Les griffes courtes, semi-rétractiles, sont comme des crampons et leur permettent de s’agripper au sol lorsqu’ils sont en phase d’accélération ou lors de virages pris à pleine vitesse.
Colonne vertébrale souple et grandes foulées
La souplesse de la colonne vertébrale du guépard est unique, lui permettant une très grande extension de son corps pendant ses courses, d’où sa capacité à faire des bonds de 7 mètres lors des pointes de vitesse.
Le larmier
Caractéristique du guépard qui permet de le différencier de tous les autres félins tachetés : le larmier. Il s’agit de bandes noires qui partent des yeux pour arriver jusqu’aux coins des lèvres. Ces bandes noires pourraient constituer une protection contre l’éblouissement du soleil, voire l’aider à centrer son regard sur sa proie pendant sa course à pleine vitesse.
Son alimentation
Ses proies de prédilection sont les gazelles et jeunes antilopes, mais il se nourrit aussi de lièvres, de rongeurs ou parfois d’oiseaux. Il est plus rare qu’il s’attaque aux grands mammifères comme les zèbres ou les gnous.
Pour la chasse, le guépard applique une tactique qui le différencie clairement des autres félins. Alors que ces derniers rampent pour s’approcher de leur proie, avant de bondir sur elle, le guépard s’approche avec prudence de sa proie jusqu’à n’être plus qu’à 10 ou 30 mètres avant de se lancer à sa poursuite. La course du guépard ne dure que quelques dizaines de secondes, rarement plus d’une minute, et n’excède en général pas 400 mètres. Mais il réussit à attraper ses proies 1 fois sur 2 environ. Le guépard est capable de faire 3 à 4 foulées de 6 à 7 mètres chacune en 1 seule seconde. Après une telle course, il doit se reposer pendant environ 20 minutes afin de retrouver rythme cardiaque et respiration normaux.
Fréquemment, les guépards se font voler leurs proies par des prédateurs plus puissants – hyènes, lions, léopards. Face à ces animaux, le guépard n’a aucune chance et choisit la fuite plutôt que l’affrontement.
Comme tout prédateur, le guépard joue un rôle important dans la préservation de l’écosystème et de la biodiversité. En régulant le nombre d’herbivores, il contribue en particulier au maintien d’une population saine et en bonne santé d’animaux sauvages.
Sa reproduction
Les femelles restent près de 18 mois avec leurs petits. Les jeunes guépards restent ensemble encore environ 6 mois, puis les femelles quittent le groupe alors que les mâles forment une coalition et restent ensemble toute leur vie. Vers 2 ans, ils atteignent leur maturité sexuelle. Les femelles vont s’accoupler, puis donner naissance à leur tour.
Les mâles partent à la recherche de territoires qui peuvent couvrir une superficie atteignant plus de 1.600 km2. Ces territoires sont délimités par des marques olfactives qui sont respectées par les congénères.
Les petits naissent après une gestation d’environ 3 mois. En général, la portée regroupe de 4 à 6 petits protégés par un épais duvet couvrant tout leur dos. Ce “manteau” disparaît progressivement après les 3 premiers mois. Il constitue un camouflage qui leur permet de mieux se dissimuler dans leur milieu naturel.
Les petits guépards grandissent vite et peuvent suivre leur mère lorsqu’ils sont âgés de 6 semaines déjà. Ils apprennent de leur mère les techniques de chasse et comment se protéger des prédateurs.
Au cours de ses premiers mois d’existence, le jeune guépard est particulièrement menacé par d’autres animaux (hyènes, lions, léopards, parfois aussi babouins et aigles) et constitue une proie facile, surtout lorsque leur mère les laisse seule pour aller chasser. 70 à 95 % des guépards meurent avant l’âge adulte.
Origine et aire de répartition géographique du guépard
Le guépard est le plus ancien et le plus spécialisé des grands félins d’Afrique. Les ancêtres du guépard actuel sont probablement apparus sur terre il y a plus de 4 millions d’années, bien avant les premiers lions et léopards.
Jadis, les guépards disposaient d’un territoire qui couvrait la plupart des pays d’Afrique, de la Méditerranée à l’Afrique du Sud. Ils étaient également présents dans plusieurs pays d’Asie, de la péninsule arabique à l’Inde. On estime qu’à la fin du XIXe siècle, plus de 100 000 guépards se partageaient ce vaste territoire.
Le guépard est désormais considéré comme espèce “vulnérable” dans le Rapport annuel – Liste Rouge des Espèces menacées – Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). La population de guépards sauvages adultes est à présent estimée à environ 7’100 individus. L’Afrique australe reste la région où ils sont les plus nombreux – Namibie, Botswana, en particulier. L’Afrique de l’Est (Kenya, Tanzanie, Ethiopie, Somalie…) en compte également un nombre important.
De nos jours, on les trouve encore dans une vingtaine de pays d’Afrique. Ils ont pratiquement disparu d’Asie où seule survit en Iran une population d’une cinquantaine d’individus de guépards asiatiques ; cette sous-espèce est considérée “en danger critique d’extinction” par l’IUCN. Ils sont éteints dans plus de 20 pays qui faisaient autrefois partie de leur territoire Depuis 2022, le guépard a par ailleurs été réintroduit en Inde.
L’habitat naturel du guépard est très diversifié : prairies, savane, végétation dense et même terrains montagneux, voire semi-désert.
Les menaces qui pèsent sur le guépard
On estime à environ 7100 le nombre de guépards adultes encore en milieu naturel, soit une réduction de plus de 90 % des populations de guépards sauvages en un peu plus d’un siècle !
Et le guépard a totalement disparu dans plus de 20 pays qui constituaient ses territoires historiques.
Aujourd’hui, les guépards ne se trouvent plus que dans 9% des territoires qu’ils occupaient auparavant.
Les raisons principales qui menacent la survie du guépard sont :
- La réduction, la fragmentation et la dégradation de son habitat naturel;
- Les conflits entre êtres humains et faune sauvage;
- Le commerce illégal de la faune sauvage
Une espèce hautement menacée
La diminution de l’habitat du guépard liée au développement des activités humaines, qui entraîne également la réduction du nombre de proies et l’augmentation des conflits avec les populations humaines, ainsi que le commerce illégal et le braconnage de la faune sauvage sont les principales causes du déclin de l’espèce.
Aujourd’hui, le guépard est sérieusement menacé d’extinction. Classé comme espèce «vulnérable» dans la liste rouge de l’IUCN, il figure sur l’annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d’extinction (CITES), qui en interdit totalement le commerce.
Les raisons d’un conflit
Timide et peu agressif, le guépard évite de se confronter aux autres grands prédateurs. Moins puissant que le lion, le léopard ou la hyène, il est souvent contraint de leur abandonner ses proies. Environ 75% des guépards vivent par conséquent hors des réserves et parcs nationaux qui abritent d’importantes populations de grands prédateurs. Les guépards vivent et se déplacent ainsi souvent sur les terres de fermiers et d’éleveurs, ce qui accroît le risque de conflits avec les êtres humains, car ils sont encore trop souvent considérés comme une menace pour le bétail et éliminés sans discrimination. En effet, les guépards peuvent être amenés à s’en prendre au bétail parce que l’accroissement de l’occupation humaine et de ses activités entraîne une diminution du nombre de proies sauvages.
Victimes d’un trafic illégal
Faciles à apprivoiser, les guépards sont également victimes du trafic illégal, en particulier vers des pays du Moyen-Orient très demandeurs de guépards utilisés comme animaux domestique / de compagnie et symbole d’un certain statut social…. Ce trafic a de lourdes conséquences puisque, outre le fait que de nombreux guépards sont capturés et soustraits à leur milieu naturel, seul un guépard sur 6 survit à sa capture et arrivera vivant à destination, où il ne survivra pas plus de 2 ans en captivité, faute de soins et de nourriture appropriés.
Le défi génétique
Au cours de la dernière glaciation, il y a environ 10 000 ans, près de 75 % des espèces de mammifères ont disparu de la planète. Seul un petit nombre de guépards a survécu. Les guépards actuels sont ainsi les descendants des rares survivants de cette lointaine époque, avec comme conséquence une faible diversité génétique.
Ce phénomène est exacerbé par la réduction du territoire des populations de guépards, qui se retrouvent de plus en plus isolées les unes des autres. D’où un fort taux de consanguinité, avec pour conséquences une diminution des naissances, des malformations génétiques et une moindre résistance aux maladies et à de brusques changements de leur environnement. Le risque est grand qu’une épidémie entraîne l’extinction de populations entières de guépards.
La protection du guépard
Agir avant qu’il ne soit trop tard !
Il est sans doute encore possible de sauver le guépard de l’extinction si l’on parvient à réduire les conflits qui l’opposent à l’homme. La survie de l’espèce passe par la protection de son habitat, y compris sur les territoires des fermiers. Il importe donc de mettre un terme à l’élimination systématique dont il est trop souvent victime.
Êtres humains et guépards peuvent certainement cohabiter pacifiquement avec l’instauration de méthodes de protection appropriées, telles que l’utilisation de chiens de garde de troupeaux ou d’enclos qui éloignent les prédateurs. Le bétail ne doit pas être une proie facile pour ceux-ci. Et lorsqu’un guépard pose un véritable problème, sa vie peut néanmoins être épargnée en le déplaçant dans une région plus isolée. Bien entendu, toutes ces mesures doivent s’accompagner de campagnes d’information, de sensibilisation et d’éducation non seulement auprès des fermiers, mais également auprès de toutes les parties prenantes à la conservation du Guépard, et auprès du public et des jeunes générations.
Enfin, la recherche scientifique et une gestion minutieuse des populations existantes de guépards permettront de préserver le patrimoine génétique de l’espèce, voire de le renforcer progressivement.
Par conséquent, la vie de chaque individu est précieuse et représente une chance supplémentaire de sauver l’espèce de l’extinction.
Programmes éducatifs / sensibilisation scolaire
Chaque année, des milliers d’écoliers à travers la Namibie participent au programme de sensibilisation du CCF. Le programme éducatif comprend des sujets tels que l’étude :
- Des caractéristiques écologiques et physiologiques du guépard
- Des problèmes associés aux conflits entre l’homme et la faune
Ce programme éducatif s’efforce de changer les attitudes traditionnelles des Namibiens envers leur environnement, passant d’une attitude de domination sur la nature à une vision plus écocentrique. L’objectif est de renforcer la fierté nationale dans la conservation de l’écosystème namibien – et du guépard – tout en reconnaissant la valeur des ressources naturelles de la Namibie pour les communautés.
Cet objectif est atteint en dissipant les malentendus courants et en renforçant les connaissances grâce à l’éducation environnementale pour tous, quel que soit leur ‘âge. Depuis 1994, l’équipe éducative du CCF a rencontré plus de 300 000 étudiants par le biais de programmes de sensibilisation dans les écoles et lors d’événements communautaires dans toute la Namibie. L’équipe éducative propose également sur place des cours environnementaux de deux jours ou plus pour les groupes scolaires.
Travailler avec les enseignants
En coopération avec le Ministère namibien de l’Éducation, le CCF a élaboré un guide destiné au personnel enseignant. Ce guide a été distribué dans les écoles de toute la Namibie, et le CCF organise des ateliers de formation des enseignants.
En France aussi, nous collaborons avec les écoles afin de sensibiliser les jeunes générales à l’importance de protéger le guépard et son écosystème.
Formation des fermiers et sensibilisation des communautés locales
Compte tenu du fait 90% des guépards sauvages de Namibie vivent sur des terres agricoles et sont donc susceptibles d’entrer en conflit avec des fermiers, le CCF dirige un programme spécifique d’éducation environnementale pour les communautés locales à travers un programme appelé Future Farmers of Africa.
Le CCF anime des présentations dans des fermes, lors de réunions d’associations de fermier et d’événements agricoles, mettant en évidence les caractéristiques comportementales des guépards et les techniques de protection du bétail respectueuses des prédateurs.
Les formations proposées par le CCF comprennent également l’élevage de bétail, la gestion des troupeaux, la vaccination et la lutte contre les maladies.
Programme de chiens de garde du bétail
Le programme de chiens de garde du bétail a été introduit par le CCF en 1994 et a été l’un de ses programmes les plus réussis pour aider à sauver le guépard sauvage. Cette méthode non létale de contrôle des prédateurs aide les fermiers à comprendre que les humains et la faune sauvage peuvent coexister, et a ainsi entraîné une diminution considérable du nombre de guépards tués. Depuis le début du programme, plusieurs centaines de chiens de berger ont été placés auprès de fermiers en Namibie, en Afrique du Sud et en Tanzanie.
Le Kangal et le Berger d’Anatolie ont été sélectionnés par le CCF pour ce programme. Originaires de Turquie, ces chiens protègent le bétail depuis plus de 6’000 ans. Ils ont également été choisis pour leur tolérance à un climat rigoureux et à un terrain similaire à celui de la Namibie.
Ces chiens, élevés par le CCF en Namibie, sont remis gratuitement ou pour une somme modique aux fermiers lorsque les chiots ont environ 8 semaines. Les chiots créent ainsi des liens étroits avec le bétail et aboient bruyamment lorsqu’ils voient un guépard ou un autre prédateur, effrayant ainsi ce dernier.
La plupart des fermiers qui utilisent des chiens de berger signalent une réduction de 80 à 100 % des animaux tués par les guépards et autres prédateurs.
Des programmes similaires ont été lancés au Botswana, en Afrique du Sud et en Tanzanie.
Le programme comprend quatre étapes :
- Recherche – Les fermiers sont évalués quant à leur aptitude à s’occuper d’un chien, les causes de la prédation sont étudiées et des recherches génétiques et physiologiques sont menées.
- Soins et placement des chiens – élevage, formation et placement de 40 à 50 chiens de garde de bétail par an dans des fermes namibiennes.
- Soutien aux agriculteurs et soins de suivi – Le CCF rend régulièrement visite aux fermiers afin de s’assurer de la bonne santé des chiens et leur prodiguer des soins vétérinaires.
- Formation – Les fermiers reçoivent une formation pour intégrer le chien dans leur ferme et d’autres techniques de gestion du bétail et de la faune respectueuses des prédateurs.
Avoir un chien de berger à la ferme permet par ailleurs aux enfants d’aller à l’école au lieu de s’occuper des troupeaux de leur famille. Ces types de programmes sont importants, non seulement pour protéger le guépard, mais également pour améliorer les moyens de subsistance des fermier et ceux des prochaines générations.
Soigner les guépards
Le Cheetah Conservation Fund en Namibie offre un sanctuaire aux guépards devenus orphelins, blessés ou incapables de survivre dans la nature. Ces guépards reçoivent des soins pour le reste de leur vie au sanctuaire avec la possibilité de vivre dans des conditions aussi proches que possible de la nature. Les frais de soins pour ces guépards couvrent la nutrition, les soins vétérinaires, les vaccinations, le traitement contre les parasites et les interventions médicales.
Dans un petit nombre de cas, les guépards recueillis au CCF peuvent être réintroduits dans le milieu sauvage. Grâce à une planification minutieuse, une mise en œuvre et un suivi continus, les efforts de réintroduction sont généralement un succès. Depuis 1990, le CCF a relâché plusieurs centaines de guépards dans la nature et réhabilité plusieurs dizaines de guépards orphelins.
Commerce illégal d’animaux de compagnie
Chaque année, environ 300 guépards sont illégalement arrachés à leurs mères en Éthiopie, dans le nord du Kenya, en Somalie et au Somaliland pour alimenter le commerce illégal d’espèces sauvages utilisées comme animaux de compagnie. Déjà fragmentées et vulnérables, ces minuscules populations risquent de disparaître dans les prochaines années en raison de ce trafic.
Sauvez du commerce illégal et soigner les guépards impliqués dans le commerce illégal est devenu une priorité majeure du CCF depuis une quinzaine d’années.
En 2016, un établissement a été créé à cet effet à Hargeisa, la capitale du Somaliland, où les bébés guépards confisqués sont hébergés et soignés.
